Hépatite B

Partager sur

Envoyer par email

Séparez les adresses par des virgules

Mis à jour le

En France, on estime que près de 280 000 personnes sont porteuses d’une hépatite B chronique et que, chaque année, près de 1 500 décès sont liés à l’hépatite B.
L’hépatite B est une infection du foie causée par le virus de l’hépatite B (VHB). Ce virus se transmet par le sang et par les autres fluides corporels, essentiellement les sécrétions vaginales et le sperme.

La contamination est donc possible par :

  • les relations sexuelles non protégées ;
  • le partage d’objets de toilette (brosses à dents, coupe-ongles, rasoirs…), parce qu’ils peuvent contenir des gouttelettes de sang ;
  • une seringue contaminée chez les usagers de drogues ;
  • la réalisation d’un tatouage ou d’un piercing avec un matériel non ou mal stérilisé...

Une mère infectée peut également transmettre le virus à son bébé lors de l’accouchement.

Visage jaune avec yeux jaunes

Souvent inapparente, l’infection peut se manifester par les symptômes suivants : une jaunisse, des maux de ventre, des nausées et vomissements, de la fièvre ou une grande fatigue. Différentes évolutions sont possibles :

  • Dans plus de 90% des cas, l’hépatite B aiguë guérit spontanément en quelques semaines.
  • Très rarement, elle peut évoluer vers une hépatite fulminante, une forme grave d’atteinte du foie pouvant nécessiter une greffe.
  • Dans 5% des cas, le virus va persister dans le sang pendant des mois, des années, parfois à vie : on parle alors d’hépatite B chronique. En cas de transmission mère-enfant au moment de l’accouchement, la maladie évoluera chez le nouveau-né vers une forme chronique dans 90% des cas.

L’hépatite B chronique évolue lentement pendant des mois, voire des années, vers des lésions du foie qui peuvent mener à la cirrhose et au cancer. Le traitement de l’hépatite B, lorsqu’il est nécessaire, vise à ralentir la progression de la maladie et à diminuer le risque de complications.

On estime que 350 millions de personnes sont porteuses d’une hépatite B chronique dans le monde. En Afrique subsaharienne et dans l’est de l’Asie, 5 à 10% de la population adulte sont chroniquement infectés.

L’efficacité du vaccin à réduire le nombre de cas d’hépatite B et ses complications, en particulier les cancers du foie, a été démontrée dans les pays touchés par la maladie, où le nombre de cas a très nettement diminué.

La vaccination des nourrissons, des adolescents non vaccinés dans l’enfance et des adultes à risque devrait permettre de faire disparaitre cette infection grave.

Le vaccin contre L'Hépatite B

La vaccination permet de se protéger très efficacement de cette infection et de diminuer la transmission.

La vaccination contre l’hépatite B est obligatoire, en France, pour tous les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018, et recommandée chez les enfants et les adolescents jusqu’à l’âge de 15 ans : les vacciner quand ils sont petits, c’est les protéger pour plus tard lorsqu’ils rencontreront le virus.

Comparée à la plupart des pays d’Afrique ou d’Asie, la France est un pays de faible incidence de l'hépatite B par an et le risque d’infection est très faible durant l’enfance. Ce sont les adolescents et surtout les jeunes adultes qui sont les plus exposés au risque d’acquisition du virus de l’hépatite B (relations sexuelles avec partenaires multiples, usage de drogues par voie intraveineuse, voyage dans les pays à risque, professions exposées au sang, etc.) Il est important de veiller à ce que les enfants soient vaccinés avant l’âge d’apparition du risque, c’est-à-dire avant 16 ans.

La nécessité de vacciner les enfants dès la première année de vie repose sur plusieurs considérations :

  • Le vaccin est très efficace chez le nourrisson et la durée de protection conférée est suffisante pour protéger, lors de l’exposition au risque, un sujet vacciné dans la très petite enfance, même plusieurs décennies plus tard.
  • Le vaccin est très bien toléré et aucun signal concernant d’éventuels effets secondaires graves n’a jamais émergé.
  • L’association de ce vaccin au sein des combinaisons vaccinales hexavalentes permet de protéger les nourrissons sans nécessiter d’injections supplémentaires, alors que 2 doses au moins sont nécessaires pour vacciner des enfants plus âgés.
  • Enfin, la couverture vaccinale très élevée du nourrisson permet d’envisager d’éliminer à terme l’hépatite B en France.

Depuis 1982, plus d’1 milliard de doses ont été administrées dans le monde. La vaccination contre l’hépatite B est recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour tous les nourrissons depuis 1997 et inscrite dans les calendriers vaccinaux de tous les pays de l’Union européenne (à l’exception de quelques pays, essentiellement au Nord de l’Europe, où l’infection est très rare).

Recommandations générales

La vaccination contre l’hépatite B est obligatoire chez tous les nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018 dès l’âge de 2 mois.

La vaccination est aussi recommandée, en rattrapage, chez tous les enfants ou adolescents jusqu’à l’âge de 15 ans révolus, non antérieurement vaccinés.

Recommandations particulières

La vaccination est également recommandée pour certaines personnes exposées à un risque accru :

  • les jeunes accueillis dans les institutions pour l’enfance et la jeunesse handicapées ;
  • les enfants d’âge préscolaire en collectivité (crèche…) ;
  • les enfants et adultes accueillis dans les institutions psychiatriques ;
  • les nouveau-nés de mères qui sont porteuses de l’antigène HBs dans leur sang (présence d’une infection chronique par le virus de l’hépatite B) ;
  • les personnes ayant des relations sexuelles avec des partenaires multiples ;
  • les usagers de drogues injectables ou intranasales ;
  • les personnes susceptibles de recevoir des transfusions ou des médicaments dérivés du sang (hémophiles, dialysés, insuffisants rénaux...) ;
  • les personnes candidates à une greffe d’organe, de tissu ou de cellules ;
  • les personnes de l’entourage ou les partenaires sexuels d’une personne infectée par le virus de l’hépatite B ou porteuse chronique de l’antigène HBs ;
  • les personnes infectées par le VIH ou présentant une hépatite C chronique ;
  • les personnes devant être traitées par certains anticorps monoclonaux ;
  • les personnes qui sont ou ont été détenues en prison.

En milieu professionnel

La vaccination contre l’hépatite B est obligatoire si la personne n’est pas immunisée :

  • pour les personnes exerçant une activité professionnelle les exposant à des risques de contamination ;
  • pour les élèves ou étudiants se préparant à l’exercice de certaines professions de santé. Sont concernés : médecins, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, sages-femmes, infirmiers, kinésithérapeutes, pédicures-podologues, manipulateurs d’électroradiologie, aides-soignants, ambulanciers, auxiliaires de puériculture, techniciens en analyses biomédicales et assistants dentaires.

Elle est également obligatoire pour les thanatopracteurs (métier qui consiste à prodiguer des soins de conservation aux défunts).

La vaccination contre l’hépatite B est recommandée pour les personnes qui, dans le cadre d’activités professionnelles ou bénévoles, peuvent être en contact avec des patients et/ou être exposées au sang et à d’autres produits biologiques (contact, projections, mais aussi manipulation et transport de dispositifs médicaux, de prélèvements biologiques, de linge ou de déchets) : secouristes, gardiens de prison, policiers, éboueurs, égoutiers, tatoueurs, etc.

N’hésitez pas à vous renseigner, selon votre situation, auprès de votre médecin traitant ou de votre médecin du travail.

Recommandations pour les voyageurs

La vaccination est recommandée pour des séjours fréquents ou prolongés dans les pays où le virus de l’hépatite B circule fortement.

Schéma de vaccination

Nourrissons : 3 doses à l’âge de 2 mois, 4 mois et 11 mois.

Chez les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018, la vaccination contre la l’hépatite B est obligatoire. L’utilisation d’un vaccin combiné contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite, les infections à Haemophilus influenzae b et l’hépatite B permet d’immuniser simultanément le nourrisson contre toutes ces maladies.

Cas particuliers :

  • Nouveau-nés de mère ayant une hépatite B chronique : 3 doses. 1 dose à la naissance associée à l’administration d’immunoglobulines spécifiques, puis à 1 mois et 6 mois.
  • Prématurés de moins de 32 semaines ou de moins de 2 kg : 4 doses. 1 à la naissance, puis à 1 mois, 2 mois et 6 mois.
  • Nourrissons nés à Mayotte ou en Guyane : 3 doses. 1 dose à la naissance, à 2 mois puis à 11 mois.

Adultes, adolescents et enfants : 3 doses, administrées en respectant un intervalle :

  • d’au moins un mois entre la 1re et la 2e dose ;
  • d’au moins six mois entre la 2e et la 3e dose.

Chez les adolescents de 11 à 15 ans non vaccinés, 2 doses peuvent être utilisées avec le vaccin ayant l'autorisation pour cette indication (ENGERIX® B20 μg), avec un intervalle de six mois entre les 2 doses. Ce schéma en 2 doses n’est utilisé que lorsque le risque d’infection par le virus de l’hépatite B est relativement faible (sauf chez les cas particuliers à risque accru d'hépatite B) pendant la période de vaccination et lorsque l’administration de ces 2 doses est assurée.

Dans certains cas chez l’adulte, dans les situations où une protection vaccinale doit être obtenue rapidement (chez les personnes détenues ou en situation de départ imminent dans une zone où l’infection est fréquente, ou encore pour l’entrée dans certaines professions de santé), il est possible de procéder à une vaccination en 3 doses sur 21 jours, suivies d’un rappel un an après.

Le vaccin contre l’hépatite B est très efficace. La protection est de très longue durée, probablement à vie, même si les anticorps ne sont plus détectés dans le sang. Il n’y a pas besoin de rappel.

La capacité du vaccin à réduire le nombre de cas d’hépatite B et ses complications, en particulier les cancers du foie, a été démontrée dans les pays touchés par la maladie où le nombre de cas à très nettement diminué.

En France, la campagne de vaccination contre l’hépatite B menée au milieu des années 1990 a permis de réduire de manière très importante le nombre d’hépatites B fulminantes et la couverture vaccinale très élevée chez les professionnels de santé a fait pratiquement disparaître les contaminations des personnels soignants par le virus de l’hépatite B.

Les vaccins actuellement disponibles contre l’hépatite B sont des vaccins inactivés. Ils sont :

  • combinés avec les vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, les infections à Haemophilus influenzae b (hexavalent), pour les nourrissons ;
  • combinés avec le vaccin contre l’hépatite A (bivalent) ;
  • constitués du vaccin seul (monovalent).
Nom commercial*

Engerix B 10® HBVAXPRO 5®

Maladies
concernées

Hépatite B

Type de vaccin Monovalent
Pour qui ? Nourrissons et enfants jusqu’à 15 ans
Remboursement** Pris en charge à 65% par l’assurance maladie**
Nom commercial*

Engerix B 20® HBVAXPRO 10®

Maladies
concernées

Hépatite B

Type de vaccin Monovalent
Pour qui ? Adultes et adolescents à partir de 16 ans
Remboursement** Pris en charge à 65% par l’assurance maladie**
Nom commercial*

Twinrix Adulte®

Maladies
concernées

Hépatite A, Hépatite B

Type de vaccin Bivalent
Pour qui ? Adultes et adolescents à partir de 16 ans
Remboursement** Non pris en charge par l’assurance maladie***
Nom commercial*

Hexyon® Infanrix Hexa® Vaxelis®

Maladies
concernées

Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite, Coqueluche, Méningites à Haemophilus influenzae de type b, Hépatite B

Type de vaccin Hexavalent
Pour qui ? Nourrissons
Remboursement** Pris en charge à 65 % par l’Assurance Maladie**
Nom
commercial*
Maladies
concernées
Type
de vaccin
Pour qui ? Remboursement

Engerix B 10® HBVAXPRO 5®

Hépatite B

Monovalent Nourrissons et enfants jusqu’à 15 ans Pris en charge à 65% par l’assurance maladie**

Engerix B 20® HBVAXPRO 10®

Hépatite B

Monovalent Adultes et adolescents à partir de 16 ans Pris en charge à 65% par l’assurance maladie**

Twinrix Adulte®

Hépatite A, Hépatite B

Bivalent Adultes et adolescents à partir de 16 ans Non pris en charge par l’assurance maladie***

Hexyon® Infanrix Hexa® Vaxelis®

Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite, Coqueluche, Méningites à Haemophilus influenzae de type b, Hépatite B

Hexavalent Nourrissons Pris en charge à 65 % par l’Assurance Maladie**

*Cliquer sur le nom des vaccins pour obtenir plus d’informations.
**Le montant restant est généralement remboursé par les complémentaires santé (mutuelles).

Il convient de se référer à la notice de ces vaccins, disponibles sur le site de la base de données publique des médicaments pour connaître l’ensemble des contre-indications.

Le vaccin ne doit pas être utilisé en cas d’allergie aux substances actives, à l’un des autres composants, ou aux résidus à l’état de traces.

La vaccination doit être différée en cas de maladie aiguë avec fièvre.

Pour plus d’information, n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou votre pharmacien.

Il convient de se référer à la notice de ces vaccins, disponibles sur le site de la base de données publique des médicaments pour connaître l’ensemble des effets indésirables.

Effets indésirables communs à tous les vaccins injectables :

  • Réaction au site d’injection telle que douleur, rougeur, gonflement : très fréquent (>10 cas sur 100 vaccinés).
  • Des effets généraux comme de la fièvre, des douleurs musculaires ou articulaires : fréquent (1 à 10 cas sur 100 vaccinés).
  • Réaction allergique : très rare (1 cas sur 450 000 vaccinés).

Des réactions allergiques graves, bien que très rares, peuvent survenir après la vaccination. Si l’un des symptômes décrits ci-dessous apparaît, vous devez immédiatement contacter un médecin ou les urgences médicales :

  • une éruption cutanée pouvant s’accompagner de démangeaisons ou de bulles ;
  • un gonflement des yeux et du visage ;
  • une difficulté à respirer ou à avaler ;
  • une chute soudaine de la pression artérielle et une perte de connaissance.

À savoir - Vaccin contre l'hépatite B et sclérose en plaques
La suspicion d’un lien entre la vaccination contre le virus de l’hépatite B (VHB) et la sclérose en plaques (SEP) date du milieu des années 1990, suite à la notification de cas de sclérose en plaques au système français de pharmacovigilance (surveillance des effets indésirables). De nombreuses études ont été réalisées entre 1996 et 2004 afin de s’assurer que cette vaccination n’augmentait pas le risque de sclérose en plaques ou d’autres maladies auto-immunes. Sur le total de 11 études disponibles, 10 d’entre elles ont conclu à l’absence d’association avec des complications neurologiques comme la sclérose en plaques. Au total, les études menées n’ont donc pas confirmé le lien suspecté entre la vaccination contre le virus de l’hépatite B et des effets indésirables graves, que ce soit en termes d’atteintes neurologiques de type sclérose en plaques, ou d’autres maladies auto-immunes.

La suspicion de lien avec la sclérose en plaques n’a jamais concerné la vaccination du nourrisson.

À noter que les antécédents familiaux de SEP ou les antécédents personnels de SEP ne sont pas une contre-indication à la vaccination.

En cas d’inquiétude après une vaccination, n’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou votre pharmacien.

Le vaccin contre l’hépatite B peut être prescrit et administré par :

  • un médecin ou une sage femme pour tout public ;
  • un pharmacien ou un infirmier pour les personnes de plus de 11 ans.

Il peut être administré par un infirmier sur prescription médicale aux personnes de moins de 11 ans.

Le vaccin est pris en charge à 65% par l’Assurance Maladie. Le montant restant est généralement remboursé par les complémentaires santé (mutuelles).

Il est disponible en pharmacie et doit être conservé au réfrigérateur entre + 2°C et + 8°C. Il ne doit pas être congelé.

La vaccination peut être réalisée en cabinet libéral, en pharmacie, à l’hôpital ou en PMI (pour les enfants jusqu’à 6 ans), ou dans un laboratoire de biologie médicale.

Elle peut également être réalisée dans un centre de vaccination public, et dans un Centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD). Dans ce cas, la prescription, la délivrance du vaccin et la vaccination s’effectuent sur place. 

L’injection du vaccin est prise en charge par l’assurance maladie et les complémentaires santé dans les conditions habituelles.

Il n’y a pas d’avance de frais pour la consultation dans les centres de vaccination publics, en PMI et dans les CeGIDD.

Ce vaccin est administré par voie intramusculaire.

Le professionnel de santé remplit ensuite le carnet de santé, et le carnet de vaccination électronique inclus dans l’espace numérique en santé « Mon espace santé ». 

À savoir
Afin de savoir s’il existe des difficultés d'approvisionnement de vaccins, consultez la rubrique dédiée sur le site Internet de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

Vaccination et don du sang

Attention, le don du sang n’est pas possible pendant quatre semaines après chaque vaccination contre l’hépatite B. Si la vaccination a été réalisée après une exposition à la maladie, le don du sang n’est pas autorisé pendant quatre mois.
Par ailleurs, le don du sang est particulièrement recommandé en cas de vaccination contre l’hépatite B depuis moins de deux ans : les anticorps présents dans le sang permettent de fabriquer des produits qui peuvent protéger de nombreuses personnes contre cette maladie.