Recommandations générales
Le 20 mai 2022, la Haute autorité de Santé (HAS) a recommandé la vaccination en post-exposition, c’est-à-dire pour les personnes en situation de contact à risque avec une personne infectée.
Depuis le 8 juillet, suite à un nouvel avis de la HAS, le vaccin est également recommandé de de manière préventive chez les personnes les plus exposées au virus :
- les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et ayant des partenaires sexuels multiples ;
- les personnes trans ayant des partenaires sexuels multiples ;
- les travailleurs du sexe ;
- les professionnels des lieux de consommation sexuelle? quel que soit le statut de ces lieux.
Le 11 octobre 2022 la HAS a complété ses recommandations : la vaccination préventive doit aussi être proposée aux femmes vivant avec un homme ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) à très haut risque d’exposition au virus (HSH et personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples, personnes en situation de prostitution, professionnels de lieux de consommation sexuelle, quel que soit le statut de ces lieux).
Par contre, pour les personnes qui ont déjà été infectées par le virus, l’immunité naturelle donnée par l’infection rend inutile leur vaccination. De même, si l’infection est survenue après l’administration de la première dose, l’administration d’une deuxième dose n’est pas nécessaire.
En milieu professionnel
La HAS ne recommande pas, à ce stade, la vaccination préventive des professionnels de santé qui prennent en charge les personnes malades, les mesures d’hygiène habituelles et le port d’équipement de protection individuelle rendant le risque de contamination très faible. En revanche, la HAS recommande que cette vaccination puisse être envisagée au cas par cas, selon l’exposition, l’existence de facteurs de risque individuels ou à la demande du professionnel de santé.
Recommandations particulières
Patients immunodéprimés
Vous devez informer votre médecin si vous êtes immunodéprimé (défenses immunitaires diminuées ou prise de médicaments qui diminuent les défenses immunitaires). Une réponse immunitaire plus faible après vaccination a notamment été observée chez les patients infectés par le VIH par rapport aux sujets non infectés par le VIH.
Les sujets immunodéprimés doivent recevoir trois doses du vaccin : une vaccination antérieure par un autre vaccin contre la variole ne modifie pas les recommandations dans cette population, à savoir 3 doses du vaccin d’Imvanex®/ Jynneos®.
La seconde dose de rappel doit être administrée au moins 28 jours après la première dose de rappel.
Enfants et adolescents
La sécurité et l’efficacité d’Imvanex® /Jynneos® chez les enfants âgés de moins de 18 ans n’ont pas été établies. Pour les enfants identifiés comme contact à risque, notamment les mineurs suivis dans les CEGIDD, la vaccination est évaluée au cas par cas, en prenant en compte les dispositions existantes sur les droits des mineurs concernant les décisions relatives à leur santé et le recueil du consentement parental (qui n'est pas obligatoire).
Grossesse, allaitement et impact sur la fertilité
Les données étant encore limitées chez les femmes enceintes ou allaitantes, par mesure de précaution, il est préférable d’éviter la vaccination contre la variole du singe au cours de la grossesse et de l’allaitement, sauf s’il est estimé que le bénéfice individuel est supérieur au risque. Les études n’ont pas révélé d’impact sur la fertilité.
Schéma de vaccination
Il existe deux vaccins Imvanex® et Jynneos® pour prévenir l’infection chez l’adulte par les virus de la variole du singe et le virus de la variole.
- Le vaccin Imvanex® prévu intialement depuis 2013 pour la vaccination des adultes contre la variole est également autorisé pour la vaccinatin conte la variole du singe (AMM européenne le 25 juillet 2022).
- Le vaccin Jynneos® a obtenu une autorisation aux Etats-Unis depuis 2019 à la fois dans la prévention de la variole et de la variole du singe. Il a reçu une autorisation d’importation en France.
Le schéma vaccinal comprend deux doses, espacées d’au moins 28 jours et au maximum de 35 jours.
Une seule dose suffit pour les personnes qui ont été vaccinées dans leur enfance contre la variole (avant 1980). En revanche, trois doses sont nécessaires pour les personnes immunodéprimées.
Actuellement, la deuxième dose est reportée de plusieurs semaines, sauf chez les personnes immunodéprimées ou très exposées (notamment les travailleurs du sexe), pour permettre au plus grand nombre de personnes à risque de recevoir très vite une dose de vaccin.
Les deux vaccins disponibles sont interchangeables : la seconde dose peut ainsi se faire avec un vaccin différent de la première.
La vaccination ne confère pas une protection immédiate et n’est probablement pas efficace à 100% : il est donc important de continuer à éviter tout contact à risque avec une personne infectée par le virus de la variole du singe ou suspectée de l’être.
Administration simultanée avec d’autres vaccins
La HAS a indiqué le 12 octobre que les vaccins contre la variole du singe (ou mpox) peuvent être administrés en même temps que les autres vaccins du calendrier vaccinal, y compris les vaccins Covid-19. En cas d’administration non-simultanée, un délai de 4 semaines doit être respecté uniquement avec les vaccins vivants atténués viraux (ROR, varicelle, zona, fièvre jaune).
L’administration simultanée d’Imvanex®/Jynneos® et d’immunoglobulines n’a pas été étudiée et doit être évitée.