Les Infections à Papillomavirus humains (HPV)

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En France, près de 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année et environ 1 000 femmes en décèdent.

Le 28 février 2023, le Président de la République a annoncé la mise en place d'une campagne de vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV), directement au sein des établissements scolaires pour l'ensemble des élèves de 11 à 14 ans. Cette campagne sera lancée à partir de la rentrée 2023.
Les infections à Papillomavirus humains (HPV) sont très fréquentes et se transmettent lors des contacts sexuels. Environ 8 femmes sur 10 sont exposées à ces virus au cours de leur vie. Dans 60% des cas, l’infection a lieu au début de la vie sexuelle.
HPV

Les infections par les HPV sont le plus souvent sans aucun symptôme. Dans la plupart des cas, le virus s’élimine naturellement en un à deux ans et l’infection n’a aucune conséquence sur la santé. Dans certains cas, des condylomes (verrues génitales) peuvent apparaître. L’infection persistante par les HPV est rare (moins de 10% des cas), mais elle peut entraîner, chez la femme, la formation de lésions au niveau du col de l’utérus : on parle alors de lésions « précancéreuses ». Pour certains HPV, appelés HPV à haut risque, ces lésions peuvent évoluer vers un cancer en dix à vingt ans.

Les lésions précancéreuses sont détectées par les frottis de dépistage qui doivent être régulièrement effectués par un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme. Les traitements proposés varient en fonction des lésions.

En France et en Europe, les cancers du col de l’utérus sont causés dans près de trois quarts des cas par les HPV 16 et 18. Ces HPV à haut risque sont aussi les principaux HPV responsables d’autres cancers plus rares de la région ano-génitale chez la femme (cancer du vagin, de la vulve), chez l'homme (cancer du pénis), du cancer de l’anus et de certains cancers de la sphère oro-pharyngé induits par l'infection à HPV dans les deux sexes.

La prévention de ces cancers (et des lésions précancéreuses) repose sur la vaccination, qui prévient l’infection par les HPV inclus dans le vaccin, associée au dépistage par frottis cervical. 

Le vaccin contre Les Infections à Papillomavirus humains (HPV)

La vaccination contre les infections à Papillomavirus humains (HPV) était recommandée depuis 2007, en France, essentiellement chez les jeunes filles. Depuis le 1er janvier 2021, les recommandations s'appliquent également à tous les garçons. Pratiquée avant le début de la vie sexuelle, l'efficacité de la vaccination pour empêcher l’infection par les HPV inclus dans le vaccin est proche de 100%.

Deux vaccins sont disponibles :

  • Le vaccin Cervarix® protège contre les HPV 16 et 18.
  • Le vaccin Gardasil 9® protège contre les HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58.
  • Le vaccin Gardasil® qui protégeait contre 4 souches de virus HPV n’est plus commercialisé.

La vaccination ne protège pas contre tous les HPV liés au cancer du col de l’utérus. C’est la raison pour laquelle le dépistage par frottis doit être réalisé tous les trois ans de 25 ans à 65 ans, que l’on soit vaccinée ou non.

Recommandations générales

La vaccination contre les infections à Papillomavirus humains (HPV) est recommandée pour les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans avec un schéma à 2 doses (M0-M6). Par ailleurs, dans le cadre du rattrapage vaccinal, la vaccination est recommandée pour les jeunes femmes et les jeunes hommes entre 15 et 19 ans révolus selon un schéma à 3 doses. 

Toute nouvelle vaccination doit être initiée avec le vaccin Gardasil 9®. Les vaccins ne sont pas interchangeables et toute vaccination initiée avec le Cervarix® doit être menée à son terme avec le même vaccin. La recommandation est applicable depuis le 1er janvier 2021.

Recommandations particulières

La vaccination contre les HPV est également recommandée :

  • jusqu’à l’âge de 19 ans, chez les garçons et les filles immunodéprimés, au même âge que dans la population générale), et dès l’âge de 9 ans, chez les enfants (garçons et filles) candidats à une transplantation d’organe solide ;
  • jusqu’à l’âge de 26 ans, chez les hommes ayant ou ayant eu des relations sexuelles avec d’autres hommes.

Schéma de vaccination

Le schéma de vaccination diffère selon le vaccin utilisé.

Cervarix® : à utiliser uniquement chez les filles pour un schéma vaccinal initié avec ce vaccin

  • vaccination débutée entre 11 et 14 ans révolus : 2 doses espacées de six mois : M0, M6.
  • vaccination débutée entre 15 et 19 ans révolus  : 3 doses administrées selon un schéma 0, 1 et 6 mois : M0, M1, M6.

Gardasil 9® :

  • vaccination débutée entre 11 et 14 ans révolus : 2 doses espacées de six à treize mois.
  • vaccination débutée entre 15 et 19 ans révolus : 3 doses administrées selon un schéma 0, 2 et 6 mois : M0, M2, M6.
  • vaccination pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) jusqu’à 26 ans révolus : 3 doses administrées selon un schéma 0, 2 et 6 mois : M0, M2, M6.

Toute nouvelle vaccination doit être initiée avec le vaccin Gardasil 9® pour les personnes non antérieurement vaccinées.

En cas de retard, il est inutile de tout recommencer, il suffit de compléter avec la ou les doses manquantes. Les vaccins ne sont pas interchangeables et toute vaccination débutée avec l'un doit être continuée avec le même vaccin.

À noter : l’une des doses de la vaccination contre les infections à HPV peut être administrée au même moment que le rappel diphtérie-tétanos-poliomyélite-coqueluche prévu entre 11 et 13 ans ou avec un vaccin contre l’hépatite B, dans le cadre du rattrapage vaccinal.

Lorsqu’elle est effectuée avant le début de la vie sexuelle, la protection conférée par le vaccin contre les virus couverts par le vaccin est proche de 100%. Lorsque la vaccination est effectuée après le début de la vie sexuelle, la protection est moindre, car le vaccin ne protège pas contre les infections antérieures à HPV. La vaccination ne dispense pas les jeunes femmes d’un suivi gynécologique régulier.

Après dix années de vaccination dans les pays où un nombre important de jeunes filles sont vaccinées comme l’Australie ou l’Angleterre, le nombre de nouveaux cas de lésions précancéreuses du col de l’utérus ainsi que de verrues génitales a nettement diminué.

Les vaccins contre les HPV sont des vaccins inactivés.

Toute vaccination initiée avec l’un des vaccins doit être menée à son terme avec le même vaccin.

Nom commercial*

Cervarix®

Maladies
concernées

Les Infections à Papillomavirus humains (HPV)

Type de vaccin Bivalent
Pour qui ? Enfants de 11 à 15 ans, adultes jusqu’à 19 ans
Remboursement** Pris en charge à 65% par l’assurance maladie***
Nom commercial*

Gardasil 9®

Maladies
concernées

Les Infections à Papillomavirus humains (HPV)

Type de vaccin Nonavalent
Pour qui ? Enfants de 11 à 15 ans, adultes jusqu’à 19 ans**
Remboursement** Pris en charge à 65% par l’assurance maladie***
Nom
commercial*
Maladies
concernées
Type
de vaccin
Pour qui ? Remboursement

Cervarix®

Les Infections à Papillomavirus humains (HPV)

Bivalent Enfants de 11 à 15 ans, adultes jusqu’à 19 ans Pris en charge à 65% par l’assurance maladie***

Gardasil 9®

Les Infections à Papillomavirus humains (HPV)

Nonavalent Enfants de 11 à 15 ans, adultes jusqu’à 19 ans** Pris en charge à 65% par l’assurance maladie***

*Cliquez sur le nom du vaccin pour obtenir son prix et plus d’informations.
** Chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, vaccination recommandée jusqu'à 26 ans révolus.
***Le montant restant est généralement remboursé par les organismes complémentaires (mutuelles).

Il convient de se référer à la notice de ces vaccins, disponibles sur le site de la base de données publique des médicaments pour connaître l’ensemble des contre-indications.

Le vaccin ne doit pas être administré en cas :

  • d’allergie aux substances actives, à l’un des autres composants du vaccin ;
  • de réaction allergique après une précédente injection.

La vaccination doit être différée en cas de maladie aiguë avec fièvre.

Pour plus d’information, n’hésitez pas demander conseil à votre médecin ou votre pharmacien.

Il convient de se référer à la notice de ces vaccins, disponibles sur le site de la base de données publique des médicaments pour connaître l’ensemble des effets indésirables.

Effets indésirables communs à tous les vaccins injectables :

  • Réaction au site d’injection telle que douleur, rougeur, gonflement : très fréquent (>10 cas sur 100 vaccinés).
  • Des effets généraux comme de la fièvre, des douleurs musculaires ou articulaires : fréquent (1 à 10 cas sur 100 vaccinés).
  • Réaction allergique : très rare (1 cas sur 450 000 vaccinés).

Des réactions allergiques graves, bien que très rares, peuvent survenir après la vaccination. Si l’un des symptômes décrits ci-dessous apparaît, vous devez immédiatement contacter un médecin ou les urgences médicales :

  • une éruption cutanée pouvant s’accompagner de démangeaisons ou de bulles ;
  • un gonflement des yeux et du visage ;
  • une difficulté à respirer ou à avaler ;
  • une chute soudaine de la pression artérielle et une perte de connaissance.

À savoir
La préoccupation relative à l’innocuité des vaccins contre les infections à Papillomavirus humains (HPV) concerne le risque de survenue de maladies auto-immunes.

1. En l’absence de toute vaccination, des maladies auto-immunes (MAI) peuvent être observées chez des jeunes femmes (beaucoup plus souvent que chez les hommes). Une étude publiée en 2007 a évalué ces risques en Californie avant même la mise sur le marché des vaccins anti-HPV. À titre d’exemple pour la sclérose en plaques (SEP), le risque de survenue de la maladie a été évalué à 3/100 000 dans les six semaines qui suivraient une vaccination. Aussi, sur la base de ces données, lorsqu’un grand nombre de personnes sont vaccinées, il faut s’attendre à ce que des cas soient observés à la suite d’une vaccination sans qu’il y ait de relation avec la vaccination.

2. Après la mise sur le marché des vaccins HPV, différentes études réalisées par des institutions officielles indépendantes des firmes pharmaceutiques, ont comparé la survenue de maladies auto-immunes chez des millions de femmes vaccinées ou non, aux Etats-Unis, au Danemark, en Suède. En France, une étude nationale portant sur une cohorte de 2,2 millions de jeunes filles âgées de 13 à 16 ans a été réalisée par l’ANSM et l’assurance maladie. L’ensemble de ces études n’a pas montré d’augmentation du risque de maladies auto-immunes en lien avec la vaccination. Cependant, une augmentation du risque de syndrome de Guillain-Barré après vaccination anti-HPV apparaît probable d’après les résultats d’une seule étude.

Le vaccin contre les infections à HPV est prescrit par un médecin ou une sage-femme et pris en charge à 65% par l’assurance maladie, le montant restant étant généralement remboursé par les complémentaires santé (mutuelles).

Le vaccin est disponible en pharmacie et doit être conservé au réfrigérateur entre + 2° C et + 8° C. Il ne doit pas être congelé.

À savoir
Afin de savoir s’il existe des difficultés d'approvisionnement de vaccins, consultez la rubrique dédiée sur le site Internet de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

La vaccination peut être réalisée par un médecin, un infirmier (sur prescription médicale) ou une sage-femme, en libéral, à l’hôpital ou dans un Centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd), un centre de planification familiale et certains centres de vaccination publics.

L’injection du vaccin est prise en charge par l’assurance maladie et les complémentaires santé dans les conditions habituelles.

Il n’y a pas d’avance de frais pour la consultation dans les centres de vaccination publics, les Cegidd et les centres de planification familiale.

Le vaccin est administré par voie intramusculaire.

Vaccination et don du sang

Le don du sang est autorisé après la vaccination contre les infections à HPV.