Infections à Papillomavirus humains (HPV)

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Les infections à papilloma virus humains (HPV) peuvent évoluer vers des cancers dont le plus fréquent est le cancer du col de l'utérus. En France, près de 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année et environ 1 000 femmes en décèdent. En tout 6 400 cancers sont liés chaque année aux virus HPV, dont un sur quatre chez les hommes.

La vaccination contre les virus HPV est recommandée chez les filles et les garçons à partir de 11 ans.

Le Président de la République a annoncé début 2023 la mise en place d'une campagne de vaccination contre les infections à papillomavirus humains dans les collèges pour l'ensemble des élèves de 11 à 14 ans. Cette campagne a été lancée le 4 septembre 2023 par le ministre de la santé et le ministre de l'éducation nationale.

L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a rappelé la nécessité d’une surveillance de 15 minutes après la vaccination. Les personnes vaccinées doivent rester allongées (sur des tapis de sol ou couvertures) ou assises par terre adossées à un mur dans un espace dégagé.
Les infections à Papillomavirus humains (HPV) sont très fréquentes et se transmettent lors des contacts sexuels. Environ 8 personnes sur 10 sont exposées à ces virus au cours de leur vie. Dans 60% des cas, l’infection a lieu au début de la vie sexuelle. Les préservatifs n'apportent qu'une protection partielle vis à vis de l'infection.
HPV

Les infections par les HPV sont le plus souvent sans aucun symptôme. Dans la plupart des cas, le virus s’élimine naturellement en un à deux ans et l’infection n’a aucune conséquence sur la santé. Dans certains cas, des condylomes (verrues génitales) peuvent apparaître chez l’homme et chez la femme. L’infection persistante par les HPV est rare (moins de 10% des cas), mais elle peut entraîner des cancers.

Le cancer le plus fréquent est celui du col de l'utérus. Chez la femme, la persistance de l'infection donne des lésions au niveau du col de l’utérus : on parle alors de lésions « précancéreuses ». Pour certains HPV, appelés HPV à haut risque, ces lésions peuvent évoluer vers un cancer en dix à vingt ans.

Les lésions précancéreuses sont détectées par les frottis de dépistage qui doivent être régulièrement effectués par un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme. Les traitements proposés varient en fonction des lésions.

Les cancers du col de l’utérus sont causés dans près de trois quarts des cas par les HPV 16 et 18. Les cancers de l'anus sont causés par les HPV 16.

La vaccination prévient les cancers du col (et des lésions précancéreuses) associée au dépistage par frottis cervical. 

D’autres virus HPV dits "à haut risque" peuvent aussi entraîner des cancers. Ils sont responsables d’autres cancers plus rares :

  • cancer du vagin, de la vulve et de l’anus chez la femme
  • cancer du pénis et de l’anus chez l'homme
  • cancers de la bouche, du larynx, du pharynx dans les deux sexes.

Campagne 2023-2024 de vaccination en milieu scolaire

Début 2023, le Président de la République a annoncé la mise en place d'une campagne de vaccination contre les infections à papillomavirus humains dans les collèges pour l'ensemble des élèves de 11 à 14 ans. Cette campagne a été lancée le 4 septembre 2023 par le ministre de la santé et le ministre de l'éducation nationale.

Dès les premiers jours de la rentrée, les élèves ont reçu un kit, à remettre à leurs parents, contenant un document d’information sur la campagne de vaccination, un dépliant de l’Institut national du cancer (INCa) sur la vaccination contre les HPV et les cancers que cette vaccination prévient. Ce kit comprend également un formulaire d’autorisation parentale.

Le vaccin contre Infections à Papillomavirus humains (HPV)

La vaccination contre les infections à Papillomavirus humains était recommandée depuis 2007, en France, essentiellement chez les jeunes filles. Depuis le 1er janvier 2021, les recommandations s'appliquent également à tous les garçons. En effet les hommes participent autant à la transmission de l’infection dans la population et sont aussi touchés par les infections à HPV. La vaccination permet de les protéger aussi contre la survenue de lésions, et de protéger indirectement les femmes.

Pratiquée avant le début de la vie sexuelle, l'efficacité de la vaccination pour empêcher l’infection par les HPV inclus dans le vaccin est proche de 100%.

Un seul vaccin est actuellement recommandé:

  • Le vaccin Gardasil 9® protège contre les HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58, et doit être utilisé pour toute nouvelle vaccination depuis le 1er janvier 2021.

Le vaccin Gardasil® qui protégeait contre 4 souches de virus HPV n’est plus commercialisé.

Le vaccin Cervarix® qui protège contre 2 souches de virus HPV n'est plus recommandé.

La vaccination ne protège pas contre tous les HPV liés au cancer du col de l’utérus. C’est la raison pour laquelle le dépistage par frottis doit être réalisé chez la femme tous les trois ans de 25 ans à 65 ans, qu'elle soit vaccinée ou non.

Recommandations générales

La vaccination contre les infections à Papillomavirus humains (HPV) est recommandée pour les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans avec un schéma à 2 doses à six mois d'intervalle (M0-M6).

Pour ceux qui n'auraient pas été vaccinés à 14 ans, un rattrapage de la vaccination est recommandée pour les jeunes femmes et les jeunes hommes entre 15 et 19 ans inclus : trois doses sont alors nécessaires. 

Recommandations particulières

La vaccination contre les HPV est également recommandée :

  • Dès l’âge de 9 ans jusqu’à l’âge de 19 ans, chez les enfants (garçons et filles) candidats à une transplantation d’organe solide ;
  • Chez les garçons et les filles immuno-déprimés, aux mêmes âges que dans la population générale, avec un rattrapage jusqu’à l’âge de 19 ans ;
  • Jusqu’à l’âge de 26 ans, chez les hommes ayant ou ayant eu des relations sexuelles avec des hommes.

Schéma de vaccination.

Gardasil 9® :

  • Vaccination débutée entre 11 et 14 ans révolus : 2 doses espacées de six mois (jusqu'à treize mois).
  • Vaccination débutée entre 15 et 19 ans révolus : 3 doses administrées selon un schéma 0, 2 et 6 mois : M0, M2, M6.
  • Vaccination pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) jusqu’à 26 ans révolus : 3 doses administrées selon un schéma 0, 2 et 6 mois : M0, M2, M6.

Toute nouvelle vaccination doit être commencée avec le vaccin Gardasil 9® pour les personnes non antérieurement vaccinées.

En cas de retard, il est inutile de tout recommencer, il suffit de compléter avec la ou les doses manquantes.

À noter : l’une des doses de la vaccination contre les infections à HPV peut être administrée au même moment que le rappel diphtérie-tétanos-poliomyélite-coqueluche prévu entre 11 et 13 ans ou avec un vaccin contre l’hépatite B, dans le cadre du rattrapage vaccinal.

Voir la vidéo en langue des signes sur le vaccin HPV

Lorsqu’elle est effectuée avant le début de la vie sexuelle, la protection donnée par le vaccin contre les virus couverts par le vaccin est proche de 100%. Lorsque la vaccination est effectuée après le début de la vie sexuelle, la protection est moindre, car le vaccin ne protège pas contre les infections antérieures à HPV. La vaccination ne dispense pas les jeunes femmes d’un suivi gynécologique régulier.

En 2017, après dix années de vaccination dans les pays où un nombre important de jeunes filles avaient été vaccinées comme l’Australie ou l’Angleterre, le nombre de nouveaux cas de lésions précancéreuses du col de l’utérus ainsi que de verrues génitales avaient nettement diminué.

En 2019, les résultats sur 60 millions de personnes suivies jusqu’à 8 ans après la vaccination montrent l’efficacité  du vaccin contre les infections à HPV 16/18  et les dysplasies (lésions précancéreuses) chez les jeunes filles et les femmes. La vaccination est également efficace sur les condylomes dans les deux sexes (verrues ano-génitales)

Depuis 2020, plusieurs études (Suède, Angleterre, Danemark) ont montré que la vaccination précoce des jeunes filles permet d’éviter 9 cancers du col de l’utérus sur 10.

Les vaccins contre les HPV sont des vaccins inactivés.

Toute vaccination commencée avec l’un des vaccins doit être menée à son terme avec le même vaccin.

Le vaccin est gratuit pour la campagne de vaccination dans les collèges.

Nom commercial*

Gardasil 9®

Maladies
concernées

Infections à Papillomavirus humains (HPV)

Type de vaccin Nonavalent
Pour qui ? Enfants de 11 à 15 ans, adultes jusqu’à 19 ans**
Remboursement** Pris en charge à 65% par l’assurance maladie***
Nom
commercial*
Maladies
concernées
Type
de vaccin
Pour qui ? Remboursement

Gardasil 9®

Infections à Papillomavirus humains (HPV)

Nonavalent Enfants de 11 à 15 ans, adultes jusqu’à 19 ans** Pris en charge à 65% par l’assurance maladie***

*Cliquez sur le nom du vaccin pour obtenir son prix et plus d’informations.
** Chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, vaccination recommandée jusqu'à 26 ans révolus.
***Le montant restant est généralement remboursé par les complémentaires santé (mutuelles).

Il convient de se référer à la notice de ces vaccins, disponibles sur le site de la base de données publique des médicaments pour connaître l’ensemble des contre-indications.

Le vaccin ne doit pas être administré en cas :

  • d’allergie aux substances actives, à l’un des autres composants du vaccin ;
  • de réaction allergique après une précédente injection.

La vaccination doit être différée en cas de maladie aiguë avec fièvre.

Pour plus d’information, n’hésitez pas demander conseil à votre médecin, votre sage-femme ou votre pharmacien.

Il convient de se référer à la notice de ces vaccins, disponibles sur le site de la base de données publique des médicaments pour connaître l’ensemble des effets indésirables.

Effets indésirables communs à tous les vaccins injectables :

  • Douleurs lors de l'injection, qui sont plus fréquentes qu'avec d'autres vaccins.
  • Réaction au site d’injection telle que  rougeur, gonflement : très fréquent (>10 cas sur 100 vaccinés).
  • Des effets généraux comme de la fièvre, des douleurs musculaires ou articulaires : fréquent (1 à 10 cas sur 100 vaccinés).
  • Réaction allergique : très rare (1 cas sur 450 000 vaccinés).

Des malaises peu fréquents ont également été rapportés chez les enfants et les adolescents.

Des réactions allergiques graves, bien que très rares, peuvent survenir après la vaccination. Si l’un des symptômes décrits ci-dessous apparaît, vous devez immédiatement contacter un médecin ou les urgences médicales :

  • une éruption cutanée pouvant s’accompagner de démangeaisons ou de bulles ;
  • un gonflement des yeux et du visage ;
  • une difficulté à respirer ou à avaler ;
  • un malaise brutal pouvant aller jusqu'à la perte de connaissance.

L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM)  a rappelé la nécessité d’une surveillance de 15 minutes après la vaccination. Les personnes vaccinées doivent rester allongées (sur des tapis de sol ou couvertures) ou assises par terre adossées à un mur dans un espace dégagé.

À savoir
Au début de la vaccination, il y a eu des craintes de maladies auto-immunes liées aux vaccins.

1. En l’absence de toute vaccination, des maladies auto-immunes (MAI) peuvent être observées chez des jeunes femmes (beaucoup plus souvent que chez les hommes). Une étude publiée en 2007 avait évalué ces risques en Californie avant même la mise sur le marché des vaccins anti-HPV. Pour la sclérose en plaques (SEP), le risque de survenue de la maladie avait été évalué à 3/100 000 dans les six semaines qui suivraient une vaccination. Quand un grand nombre de personnes sont vaccinées, on peut donc observer des cas sans qu’il y ait de relation avec la vaccination.

2. Après la mise sur le marché des vaccins HPV, différentes études scientifiques indépendantes des firmes pharmaceutiques, ont comparé la survenue de maladies auto-immunes chez des millions de femmes vaccinées ou non, aux Etats-Unis, au Danemark, en Suède. En France, une étude portant sur 2,2 millions de jeunes filles âgées de 13 à 16 ans a été réalisée par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et l’Assurance Maladie.

L’ensemble de ces études n’a pas montré d’augmentation du risque de maladies auto-immunes en lien avec la vaccination. 

Le vaccin contre les infections à HPV peut être prescrit et administré par un médecin, une sage-femme, un pharmacien  ou un infirmier.

Il est pris en charge à 65% par l’assurance maladie, le montant restant étant généralement remboursé par les complémentaires santé (mutuelles).

Le vaccin est disponible en pharmacie et doit être conservé au réfrigérateur entre + 2° C et + 8° C. Il ne doit pas être congelé.

La vaccination peut être réalisée en libéral, à l’hôpital, à l'école, dans un Centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd), un centre de planification familiale et certains centres de vaccination publics.

Le vaccin est administré par voie intramusculaire.

Il est conseillé de faire asseoir par terre ou de faire s'allonger les enfants/adolescents et de les garder sous surveillance pendant 15 mn après l’injection

L’injection du vaccin est prise en charge par l’assurance maladie et les complémentaires santé dans les conditions habituelles.

La consultation est gratuite dans les centres de vaccination publics, les Cegidd et les centres de planification familiale et au collège.

Le professionnel de santé remplit ensuite le carnet de santé, et le carnet de vaccination électronique inclus dans l’espace numérique en santé « Mon espace santé ». 

À savoir
Afin de savoir s’il existe des difficultés d'approvisionnement de vaccins, consultez la rubrique dédiée sur le site Internet de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).

Vaccination et don du sang

Le don du sang est autorisé après la vaccination contre les infections à HPV.